Dernière modif : 16/06/09

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VENDREDI 29 MAI 2009
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Dégustation Spécial Roussillon

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- Pessac Léognan Château Smith Haut Lafitte 2005 (6,7 sur 10)

- Sancerre Domaine Alphonse Mellot Cuvée Edmond 2007 (6 sur 10)

- Bordeaux Supérieur Château Moutte blanc cuvée Moisin 2004 (5,8 sur 10)

- Argentine Casa Montes Don Baltazar 2004 (6,5 sur 10)

- Haut-Médoc Grand Cru Classé Château la Lagune 2005 (7,8 sur 10)

- VDP d'Oc Domaine des Creisses Cuvée "Les Brunes" 2005 (5,2 sur 10)

- Italie Chianti Classico Castello di Fonterutoli 2006 (4,3 sur 10)

- Saint-Emilion 1er Grand Cru Classé B Château Trottevieille 1999 (7,5 sur 10)

- VDP d'Oc A. Chabanon Le Merle Aux Alouettes 1999 (7,2 sur 10)

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Le résumé

Soirée « Bi »

Après les brillantissimes joutes viniques du 17 mai, les clubbeurs se sont retrouvés chez Yves, à Vitrolles, afin d’honorer la fin d’année 2008/2009.

Eric avait fort bien préparé sa soirée et par un subtil jeu de ressemblances (qui d’ailleurs n’en étaient pas) il a réussi à faire découvrir les cépages bordelais, leur vinification, leur vieillissement et bien sûr, leurs qualités.

Ce vendredi 29 mai, les participants à la soirée ont pu vénérer le « deux ». Nombre double, réunion de deux unités, représentatif de cette dualité qui nous habite et nous fait avancer, il avait pris ce soir là toute sa valeur. Pour faire un bon accord, il faut être deux (au moins) et pour l’apprécier aussi…

Deux, d’abord pour ces deux hommes qui avaient préparé ce moment. Yves s’était mis aux fourneaux, Eric aux bouteilles. Un accord à deux temps qui a permis à l’un de donner une belle et bonne réplique à l’autre.

Deux, ensuite pour les vins servis devant nous. Deux par deux, en chaussettes, l’un donnant la main à l’autre. L’un Bordeaux, l’autre pas. Qui poussera l’autre sur l’avant de la scène ?

En blanc, d’abord… Yves nous a déstabilisés d’entrée de jeu sur un accord à … trois ! Mais nous n’avons pas regretté nos trois mises en bouche fleuries que nous avons goûtées, puis devinées : une purée de cèleri-pomme fleurie à la roquette ; des tomates ensoleillées, édredon de gingembre pour petites crevettes ; des noisettes flottantes sur un  poivron crémeux.

Les couleurs dans les deux verres sont différentes. L’un est plus jaune que l’autre. Un vin plus doré, plus ancien sans doute. Mais non, deux petites années les sépare… encore le deux ! Ce qui les réunit, c’est le cépage majoritaire. Le sauvignon se laisse reconnaître mais la façon de le travailler est éminemment différente, cela se voit et se ressent. L’un est plus fin, gras rond, charnu et dense. Il possède une belle matière, on sent un grand vin bien travaillé. Sa fraîcheur en bouche lui confère une minéralité affirmée et son boisé est distingué. En bouche, l’équilibre relève de la perfection et il exprime une belle ampleur. Le Bordeaux est ainsi vite démasqué, face à l’autre verre plus clair, plus jeune, très minéral. Le boisé est sensible mais peu marqué ; par déduction le Sauvignon nous dirige vers un vin de Loire, puis vers Sancerre. Lever de chaussettes sur les étiquettes de ce « Château Smith Haut Lafitte  2005 » puis du petit deuxième, Sancerre blanc « Alphonse Mellot », cuvée « Edmond » de 2007.

En rouges, ensuite…

Sur le premier duo de rouges, les similitudes étaient plus nombreuses : même année, même mono-cépage. Mais un petit « truc » bizarre à trouver. Lequel ?

A droite, le poivron à plein nez, un très bel équilibre, une belle longueur en bouche. Très sudiste, par sa couleur sombre,  il paraît plus évolué. Après une bonne oxygénation la bouche s’exprime sur les fruits et les épices. A gauche, on pressent un peu plus de réglisse par-dessus les fruits rouges gorgés de soleil. Ces deux vins sont 100% « petit verdot » ; un cépage mythique dans le Médoc. Il est de plus en plus rare d’en rencontrer car les vignerons le boudent, tant il est difficile à mener à maturité. Mais pour ceux qui perpétuent l’aventure ce « petit verdot » donne naissance à des vins originaux qui ne manquent pas d’intérêt. Dans nos assiettes ont alors circulé tour à tour un duo de boudin noir, sauce chien puis un jambon « tatiné ». Mélange gustatif très élégant. Nous venions de croiser un Bordeaux avec un Argentin… « Château Moutte Blanc, cuvée Moisin 2004 » et « Don Baltazar Petit verdot 2004 ». Serge comptait les points… pour une fois que Bordeaux en perdait, je n’allais pas me gêner !

Troisième manche pour un même millésime et un même cépage majoritaire. Mais sur ces deux vins d’assemblage le distinguo nous a semblé plus difficile à faire.

Pourtant la différence se fait vite. A gauche, le vin est moins travaillé, plus grossier. Il développe des arômes de cerise et une belle longueur en bouche. Dense et concentré, on sent qu’il a pris le soleil. Il n’est pas bordelais mais il est vinifié « à la bordelaise ». Cependant, il cède très facilement la place à son comparse de droite : bien fait, brillant, ce vin élégant et raffiné nous a régalés par ses textures viriles mais moelleuses et ses parfums enivrants. Un grand vin, sans aucun doute, exceptionnel que personne n’a craché ! Le Bordeaux est découvert, Serge peut enfin crier « Victoire » : il s’agit d’un « Château La Lagune, haut Médoc 2005 », une superbe dimension. Il faudra goûter et reprendre de cette sublime joue de bœuf en daube faisant route avec un triangle de tarte pomme de terre aux lauriers pour ne pas oublier de saluer le dauphin de la partie : un vin du Languedoc, « Domaine des Creisses, cuvée les Brunes 2005 » qui remportera tout de même le prix spécial du jury.

Un trou italien faisait suite ; pour patienter avant le duo final qui s’espère prometteur. « Chianti classico » vin rouge italien de 2006 nous a permis de cracher un peu et de faire la transition.

En finale… des fromages et un quatrième duo. Deux vins de 1999 ; on monte en puissance, en années, en arômes et donc en plaisir… Ils ont le même cépage majoritaire : le Merlot. Mais l’un est languedocien, l’autre bordelais. « Trotte vieille 99 » affronte et l’emporte sur « Alain Chabannon » mais son « Merle aux alouettes » nous a beaucoup surpris. Très complexe, son nez s’exprime sur la mûre, le cacao, le cuir et le poivre. C’est une belle réussite, pour ce VDP, Vin de Pays d’Oc, coûtant cependant 30 € la bouteille. Mais que dire des 50€ de « Trotte Vieille » ? Un peu fou mais si délicieux !

Et la surprise du dessert ? Nous attendions l’explosion, le blanc magique qui nous ravirait. Ce sera un rouge… et de l’orange dominant devant nous avec une farandole embrochée de fruits du soleil baignés en réduction vanillée de Porto. Les meilleurs procèdent à tâtons, pour découvrir la merveille qui s’exprime lentement dans les verres. Les autres écoutent, goûtent et se régalent des senteurs, saveurs, douceurs et commentaires. Petit à petit l’élégance, la longueur, la finesse et la subtilité du liquide rouge dirige les chercheurs vers Margaux, vin fantaisiste mais si séduisant. Son grand âge est révélé par son évolution et les qualités de cette appellation exceptionnelle : « Marquis d’Aligre, grand cru de Bordeaux, année 1985 », hors compétition.

Feu d’artifice final… nous terminons comblés et bluffés par tant de différences qui se sont alliées ce soir là pour nous régaler. Il faut savoir respecter la diversité des crus. Mais surtout ne jamais oublier qu’un repas est un bon moment qui se partage. Merci à Eric et à Yves qui ont pour nous prêché la bonne parole. Ite Missa Est, nous n’oublierons pas le prochain rendez-vous… septembre, vous avez dit ? Note Prise ! Bonnes vacances à tous.

Iza

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